Un mot s’est laissé surprendre, prendre
et tout le reste se perd, s’envole jusqu’à la coupole
mélange d’allées et de venues
D’où viennent-ils ?
Où vont-ils, vers quelle destination les porte ce voyage ?
S’attendent-ils eux-mêmes quelque part ?
Ils sont là dans leur solitude fondue au brouhaha des gris et des regards….
Gris comme ce gris du ciel à pluie répandue
perdue sous leurs pas de gris en partance…
Pour où, vers quoi, vers qui ?
Sous leurs pas pressés
muselés dans l’attente pointée par le doigt de l’aiguille
Brouhaha, ils, elles, eux
Gris de ciel, aiguille de l’heure plantée dans leurs pieds…
dans l’indifférence de la pluie…
Combien de mots se perdent, quand l’un surgit sans qu’on sache pourquoi celui-là plutôt qu’un autre…
Brouhaha de gris et de pluie..
Et puis le sol tremble
Et puis le sol tremble
Il, rugissant
Fauve d’acier
Qui pourrait le défier ? L’oser ?
Il, sans réplique
et sa puissance…
J’ai appuyé ma tempe sur la vitre
et j’ai fermé les yeux…
Par dessous sa robe de métal, impunément, le vent mange la distance
méthodique
mange la distance
avale, insatiable, l’impossibilité de Toi
En dedans mes yeux, je lis ce sourire sur tes lèvres que je ne connais pas..
Implacable, il mange la distance,
Lui, Il
Et soudain je pense : combien de désespérance a-t-il broyé entre sa main de fer et son chemin d’acier
Il, Lui ?
Penser de toutes mes forces à ce sourire sur tes lèvres que je ne connais pas
Quand plus tard, tout à l’heure
Il, repu
s’engouffrera dans son autre chez-lui
où d’autres l’attendront
comme on m’attend déjà…
Toi
Par dessus le brouhaha des gris et des mots
Flamboyant.
Les petits mots de Romane