Horace ACTE IV Scène I
Horace par Pierre Corneille
Le vieil Horace
Ne me parlez jamais en faveur d’un infâme;
Qu’il me fuie à l’égal des frères de sa femme:
Pour conserver un sang qu’il tient si précieux,
Il n’a rien fait encor s’il n’évite mes yeux.
Sabine y peut mettre ordre, ou derechef j’atteste
Le souverain pouvoir de la troupe céleste…
Camille
Ah ! Mon père, prenez un plus doux sentiment;
Vous verrez Rome même en user autrement;
Et de quelque malheur que le ciel l’ait comblée,
Excuser la vertu sous le nombre accablée.
Le vieil Horace
Le jugement de Rome est peu pour mon regard,
Camille; je suis père, et j’ai mes droits à part.
Je sais trop comme agit la vertu véritable:
C’est sans en triompher que le nombre l’accable;
Et sa mâle vigueur, toujours en même point,
Succombe sous la force, et ne lui cède point.
Taisez-vous, et sachons ce que nous veut Valère.
Horace ACTE IV Scène I
La pièce de Théâtre Horace par Pierre Corneille.