Horace ACTE II Scène VIII
Horace par Pierre Corneille
Horace
Mon père, retenez des femmes qui s’emportent,
Et de grâce empêchez surtout qu’elles ne sortent.
Leur amour importun viendrait avec éclat
Par des cris et des pleurs troubler notre combat;
Et ce qu’elles nous sont ferait qu’avec justice
On nous imputerait ce mauvais artifice.
L’honneur d’un si beau choix serait trop acheté,
Si l’on nous soupçonnait de quelque lâcheté.
Le vieil Horace
J’en aurai soin. Allez, vos frères vous attendent;
Ne pensez qu’aux devoirs que vos pays demandent.
Curiace
Quel adieu vous dirai-je ? Et par quels compliments…
Le vieil Horace
Ah ! N’attendrissez point ici mes sentiments;
Pour vous encourager ma voix manque de termes;
Mon cœur ne forme point de pensers assez fermes;
Moi-même en cet adieu j’ai les larmes aux yeux.
Faites votre devoir, et laissez faire aux dieux.
Horace ACTE II Scène VIII
La pièce de Théâtre Horace par Pierre Corneille.