Henry Marie Joseph Frédéric Expedite Million de Montherlant plus connu sous Montherlant est né le 20 avril 1895 à Paris et y est décédé le 21 septembre 1972. Il est à la fois connu comme romancier, académicien, dramaturge et essayiste français du 20ème siècle.
Biographie
Issu d’une famille noble dont un château subsiste aujourd’hui encore à Montherlant dans l’Oise et inscrit comme monument historique depuis 2003, Henry de Montherlant a une vocation d’écrivain dès son plus jeune âge. Déjà à 7-8 ans, il prenait plaisir à écrire des préfaces et postfaces et bien sûr un journal intime. Selon l’histoire, cette passion pour la littérature lui vient de sa mère qui lui lit régulièrement Quo Vadis ? de Henryk Sienkiewicz. Cet ouvrage a fortement marqué sa vie et lui révèle « l’art d’écrire » et « ce que je suis » dit-il dans ses propres termes. Il y puise d’ailleurs les principaux thèmes de son travail que sont l’amitié, le suicide et Rome.
C’est à l’institution Notre-Dame de Sainte-Croix à Neuilly que Henry de Montherlant fait ses études jusqu’à ce qu’il soit renvoyé en 1912. C’est là qu’il s’est découvert une passion pour le dessin et pour la Rome antique, une matière qui lui a d’ailleurs permis de devenir un très bon latiniste.
Sa carrière
Affectionnant jusqu’à sa mort l’équivalence des contraires, Henry de Montherlant a participé aux deux grandes guerres. Durant la première, il est affecté au service auxiliaire pour s’inscrire ensuite volontairement dans un régiment d’infanterie de première ligne. Il traduisait cette expérience dans les termes suivants « Parti au front pour mourir », mais il en revient toutefois en vie même si grièvement blessé.
Il devient par la suite le secrétaire général de l’œuvre de l’Ossuaire de Douaumont et c’est à cette époque qu’il a affiché ses valeurs relatives au respect pour l’adversaire. Il évoque une sorte d’amitié liant les combattants et l’explique d’ailleurs dans l’ouvrage intitulé Le Songe publié en 1922.
De 1920 à 1925, il s’intéresse de très près au monde sportif et pratique d’ailleurs de nombreuses disciplines dont la tauromachie dans laquelle il excelle depuis ses 15 ans. Il fait également de l’équitation, du football et de l’athlétisme, des activités qui lui ont permis de renouer avec ses amis des tranchées. Même à travers de telles disciplines, il y trouve un aspect poétique et peu de temps après, il sort Chant funèbre pour les morts de Verdun. Cet ouvrage lui apporte une notoriété certaine, mais au lieu d’en être ravi, il a préféré prendre le large et quitte la France le 15 janvier 1925. Il part alors pour l’Italie, le Maroc et l’Espagne.
Il reste vivre dans le bassin méditerranéen jusqu’en 1932. Il y fut victime d’un coup de corne qui lui taille la périphérie du poumon et y souffre également de la fièvre typhoïde. Pendant quatre mois, il vit dans des maisons de santé avant de partir en convalescence à Tanger.
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La période de renoncement
Homme complexe, Henry de Montherlant a vécu à partir de 1925 une période de renoncement durant laquelle il a renoncé à l’action, à la vanité sociale, à l’ambition, aux intérêts du monde, au désir d’argent, au mariage et même à la religion. Pour cette dernière, il a préféré rester à l’écart tout en continuant de la respecter. Il a également évoqué son dégoût pour toute forme de violence.
Pour lui, renoncer à tout cela lui permet de consacrer son existence au travail, à la lecture et à la réflexion. Il y met fin en 1929 pour en sortir, selon lui, en un homme meilleur qui a retrouvé son équilibre. Durant cette crise, il a écrit de nombreuses œuvres dont La Rose de Sable qu’il n’a toutefois pas voulu publier de peur qu’on ne l’assimile dans le camp des écrivains de gauche, lui qui se considérait être un anarchiste de droite.
La deuxième guerre mondiale
Durant la seconde grande guerre, Henry de Montherlant devient correspondant de guerre pour l’hebdomadaire Marianne. Ses écrits lui valent toutefois une réprobation des écrivains français de gauche qui ont d’ailleurs réclamé un châtiment pour les écrivains, comme Montherlant, qu’ils définissaient comme étant des imposteurs et des traîtres. Le nom de Montherlant est évidemment apparu dans toutes les listes des gens à punir, mais à chaque fois, son dossier a été classé sans suite. Tout en avançant les critiques, l’auteur est effectivement resté neutre dans ses écrits. Léon Pierre-Quint, a d’ailleurs déclaré dans son dossier que le seul crime dont on pourrait accuser Montherlant c’est de n’avoir pas pris de parti du tout. Il a effectivement préféré garder une certaine liberté d’esprit et rester à l’écart de la guerre.
Une situation que certains écrivains ne pouvaient tolérer et les ont poussé à lui infliger une peine d’interdiction de publication professionnelle pendant six mois.
Malgré tous ses démêlés, aucune instruction allant à son encontre n’a jamais été proclamée.
La période d’après-guerre
Lorsque la guerre prit fin, l’auteur se dédie à l’écriture de son théâtre et réalise beaucoup de dessins et des esquisses. Ces derniers représentent surtout des scènes de tauromachie. Après une quantité conséquente d’œuvres, il abandonna le dessin en proclamant que tout ce qui n’a pas trait à la littérature est du temps perdu.
En 1960, il est élu à l’Académie française sans même avoir fait de demande.
Sa vie privée
Pendant toute son existence, Montherlant s’est efforcé de cacher son homosexualité. Certains de ses œuvres, comme Les Garçons ont toutefois évoqué des propos qui déclarent qu’il aimait les hommes et qu’il a entretenu des relations avec de jeunes adolescents. Quoi qu’il en soit, on l’a vu maintes fois en compagnie de femmes dont Marguerite Lauze qui l’accompagnait souvent à des concerts, en voyage, au restaurant, … Cette dernière a d’ailleurs été désignée comme son unique héritière en 1952. Les rumeurs racontent toutefois que Montherlant aurait eu deux enfants, mais nul ne connaît leur identité et n’a jamais pu le confirmer.
Sa fin de vie
Henry de Montherlant se suicide le 21 septembre 1972 en avalant une capsule de cyanure et se tirant une balle dans la bouche. Il avait effectivement peur qu’on ne réussisse à lui enlever la capsule de cyanure d’où le choix de la balle qui était plus expéditif.
Avant de se tuer, il a écrit que puisqu’il est devenu aveugle, il préfère mourir. Il faut effectivement souligner que suite à une insolation, il a perdu l’usage de son œil gauche.