Cartier ! tu combattis toujours franc et sans dol ;
La majesté du temps sur ton rêve est passée ;
L’avenir connaîtra ta profonde pensée,
Car dans l’azur des cieux ta gloire a pris son vol !
Maintenant que l’Histoire a flagellé l’Envie
Dont la lèvre hideuse affligea ta fierté,
Élève sur l’autel de la postérité,
En leçon pour nos fils, l’exemple de ta vie.
Grand cœur que l’idéal a fait seul palpiter
Plus haut que l’intérêt matériel de l’heure,
Dans le temps écoulé ton œuvre qui demeure.
Nargue les fronts étroits qu’il te fallut dompter.
Sur nos frères lointains quand l’injustice tombe,
Puisse ton souvenir nous mener au combat,
En ces jours de bassesse, où plus d’un renégat
Ose se réclamer de ton cœur sur ta tombe !
Sous tes traits, ô grand homme, à la face du ciel,
C’est l’antique droiture et la chevalerie,
L’honneur, le dévouement, c’est toute la patrie
Qu’un sculpteur fixera dans le bronze éternel !…
Muse, clame son nom dans tes apothéoses !
Que tes rayons soient doux à sa pierre, ô soleil !
Enfants, par vos chansons, allégez son sommeil !
Hommes, brûlez l’encens ! Femmes, jetez des roses !