François de La Rochefoucauld ou François VI, duc de La Rochefoucauld est né le 15 septembre 1613 dans la ville de Paris. Il appartient à l’une des plus riches familles de la France dont les traditions le nomment au statut de prince de Marcillac. Il est écrivain et moraliste. Ses œuvres les plus connues sont ses Mémoires et ses Maximes. Il meurt le 17 mars 1660.
Guerres et représailles
Le père de François est gouverneur à Poitou. Comme le veut la tradition familiale, le fils est promut au titre de prince de Marcillac jusqu’à la mort de son père. À l’âge de 14 ans, il est marié à Andrée de Vivonne, une riche héritière issue de la baronnie de la Châtaigneraie. Tous deux auront huit enfants. Le 1er mai 1629, il devient mestre de camp du Régiment d’Estissac. Il succède alors à son oncle qui est comte d’Estissac. Très jeune, le garçon participe aux guerres pour défendre la France. Il combat, notamment pendant la guerre de Trente Ans contre les Espagnols. Il défend également la noblesse contre Richelieu qui désire la faire pencher devant le pouvoir monarchique. À cause de sa participation à des complots contre Richelieu, La Rochefoucauld est exilé dans le Poitou en 1637 alors que son père l’est également depuis 1630. Deux ans après son exil, La Rochefoucauld rentre vers ses origines, à Verteuil.
À la mort de Richelieu en 1642, Mazarin le remplace au pouvoir. Celui-ci poursuit les projets de son prédécesseur au détriment de la noblesse. Pour se faire remarquer de Mazarin, La Rochefoucauld parle en faveur de la Cour lors de la Fronde parlementaire de 1648. Toutefois, son discours ne convainc pas Mazarin sur ses bonnes intentions et le titre de duché lui est refusé. Quant à sa femme, elle ne gagne pas non plus de prestige à la Cour. La Rochefoucauld intègre ainsi la Fronde des Princes en 1650. Sa maison est démolie sur l’ordre de Mazarin, toutefois l’homme gagne l’amnistie en septembre de la même année. À partir de 1653, La Rochefoucauld se retire des affaires politiques pour revenir à Verteuil. Blessé à plusieurs reprises à cause des affrontements lors de la Fronde, il prend soin de lui tout en s’occupant de ses affaires personnelles.
Ses écrits
Lorsqu’il se retire à Verteuil, La Rochefoucauld débute la rédaction de ses principales œuvres littéraires. Ses Mémoires sont publiées en 1662 à Bruxelles. Son inspiration vient surtout de ce qu’il a vécu entre 1624 et 1659. Il s’agit de plusieurs témoignages sur ses relations de confidence avec la reine Anne d’Autriche. Le contenu de l’ouvrage provoque scandales et représailles, à la suite desquels La Rochefoucauld émettra un démenti. En 1656, l’homme réintègre Paris.
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Vers 1655, La Rochefoucauld intègre le salon de Madeleine de Sablé où il rencontre plusieurs personnalités littéraires, des philosophes, des épicuriens, des ecclésiastiques et des hommes de lettres. Il commence à écrire ses premières Maximes à partir de 1657 avec l’aide de ses nouveaux amis, Mme de Sablé et Jacques Esprit. Il fait également la rencontre de Marie-Madeleine de Lafayette avec qui il entretiendra une grande amitié jusqu’à la mort de la dame.
La publication des Maximes est planifiée à partir de 1663 par concertation avec Mme de Sablé et Jacques Esprit. Tous les exemplaires sont soigneusement rangés quand des copies paraissent en Hollande avant l’heure. Surpris et à la fois consterné, La Rochefoucauld dénoncera un subterfuge en sa défaveur dans ses Réflexions ou sentences et maximes morales. Les prochaines éditions qui suivent seront écrites sans la collaboration de ses deux amis. Bien que ses Mémoires aient causées la colère de certains de ses amis des salons, ses Maximes lui permettent de gagner très vite en notoriété. Il devient un homme de lettres reconnu parmi ses amis des salons et à la cour.
Sa fin de vie
En 1667, La Rochefoucauld abandonne sa carrière militaire après le siège de Lille. Il décède le 17 mars 1680. Ses Réflexions diverses sont publiés quelques mois après sa mort. L’auteur y parle des différents thèmes de la vie, notamment du vrai et du faux, des relations entre l’homme et les animaux, des attraits qu’ont les vieillards vis-à-vis des jeunes filles, … Il y écrit également un portrait de l’un de ses grands ennemis, le Cardinal de Retz. Avec cette dernière œuvre, La Rochefoucauld n’obtient toujours pas l’estime de la cour, toutefois, Saint-Simon lui accordera un grand mérite pour son parcours dans les salons parisiens.
Avec le talent d’écrivain et de moraliste qu’on confère à La Rochefoucauld, l’homme aurait pu intégrer facilement l’Académie française. Toutefois, de par ses propres dires « […] J’écris bien en prose, je fais bien des vers, si j’étais sensible à la gloire qui vient de ce côté-là, je pense qu’avec peu de travail je pourrais m’acquérir assez de réputation […] », l’homme garde sa modestie jusqu’à sa mort. Plus tard, son fil, gagnera une place de choix à la Cour.