Flatter un créditeur, pour son terme allonger,
Courtiser un banquier, donner bonne espérance,
Ne suivre en son parler la liberté de France,
Et pour répondre un mot, un quart d’heure y songer:
Courtiser un banquier, donner bonne espérance,
Ne suivre en son parler la liberté de France,
Et pour répondre un mot, un quart d’heure y songer:
Ne gâter sa santé par trop boire et manger,
Ne faire sans propos une folle dépense,
Ne dire à tous venants tout cela que l’on pense,
Et d’un maigre discours gouverner l’étranger:
Connaître les humeurs, connaître qui demande,
Et d’autant que l’on a la liberté plus grande,
D’autant plus se garder que l’on ne soit repris:
Vivre avecques chacun, de chacun faire compte:
Voilà, mon cher Sorel (dont je rougis de honte),
Tout le bien qu’en trois ans à Rome j’ai appris.
Un poème de Joachim Du Bellay