J’ai avoué aimer, mourir sans transition
Un serpent venimeux cruel et délicieux
L’amour est une tombe ouverte sur la raison
Dans laquelle on y trouve les poètes malheureux
S’oublient en jolies phrases écrites des tréfonds
Pernicieuses souffrances, telles sont les émotions
Accoucher d’un écrit aux multiples saisons
Donne aux larmes une saveur dont l’acide est passion
Jamais ne tremblera la main du maître d’art
Mais la goutte de sang finira le récit
Tel un point de misère sur le bleu du buvard
Qui crie les belles douleurs qu’un poète réunit
Je crains à l’avenir que mon ciel ne déteigne
Dans le creux d’un secret qui se perd dans le fiel
Je crains pour ma raison, dont le doute se saigne
Qu’un nœud de solitude ne devienne rituel
Si par malheur je plonge dans de sombres abysses
Le poète qui m’habite maquillera ses rides
Dormira dans les limbes d’un univers qui glisse
Vers l’ailleurs verrouillé d’un cynisme morbide
Mais par delà le temps, l’amour et tes yeux clairs
Je continuerai d’écrire pourquoi la vie m’enterre
Elle m’assiège de couleurs trop semblables à l’enfer
Déclinaisons de tons dans le rouge de l’amer
Alors je sourirai car je t’aurais connu
Tout ce que j’ai gagné, je le dois à ta vie
Ainsi je resterai le seul homme qui à pu
Un jour t’aimer d’amour comme personne ne le fit
Yann Isoardi