Perdue
Dans labîme dun songe
Sans odeur.
Posée sur le fil écorché
Des mots,
Le souvenir sébrèche
Impalpable,
Sans écho,
Muet.
Mon âme sattarde encore
Et recherche le souffle
Aride.
Les pétales de vie
Se froissent,
Ségarent.
Béance dun regard
Qui jette
Ses larmes
Sur les rives
Dune source tarie,
Lessentiel est aveugle,
Insipide
Et pourtant infini.
Lailleurs se nervure
Dans un miroir salé
Enflammé de lenvie,
Dun désir inassouvi.
Création du vide et du manque
A lorée du peut-être
Et de lincertitude.
Que rechercher dans labsurde,
Le mensonge se masque
Et le duel est inique.
La tendresse se fait besoin
Pressant, vital
Mais les bourgeons éclatent
Sous le givre têtu.
Les mains implorent pourtant,
Elles se tendent, avides
Mais le creux sérode,
Précaire.
La gelée ne lépargne pas,
Les couleurs meurent en silence
Le cri sétouffe,
La voix se fait rauque,
Sauvage.
Les empreintes seffacent
Et la nausée massaille
De couleurs délavées
Qui tentent de menivrer encore.
Léchec perdure,
Le naufrage méchoue sur le sable
Je mégratigne de mère
Je lance des fragments effilés
De détresse dans langoisse
Grisâtre.
Il faut taire les manques,
Les pourquoi et les peut-être,
Il faudrait pouvoir se laisser aller
Retrouver la douceur
Et le miel de la paume ;
Et pourquoi ne pas rêver à une aube
Empreinte de sérénité,
Amputée de souffrance,
Mais le possible est ailleurs,
Dans les marges noircies du songe,
Le possible est gangrené,
Maculé de passé,
Tatoué de salissure
Et la peur est présente,
Elle soffre nue
Sur lautel des supplications,
Impitoyable ;
La lumière sabsente,
Elle est inexistante,
Les embruns lont asphyxiée,
Le lierre croît dans ma gorge,
Retenant la vie.
Le Temps seul respire,
Il avance,
Sans trêve,
Son pouls saccélère
Et roule dans le silence
Tambour battant.
Il me brise de sonorités écarlates,
La sueur retentit de hurlements
Tus dans la nuit esseulée.
Les miasmes se fracassent
Contre larrête blessante
De mon cSur gisant,
Glacé.
Les miroirs sont sans visages
Et sourds.
Lhorizon est salé, sans tain.
Il faudrait pouvoir passer de lautre côté du miroir
Et entendre le cri qui effacerait les larmes
Et le sel de nos bouches rougies,
Nos corps seffleurent en peau de chagrin
Nos cSurs se cognent contre la vague verdâtre,
Lhorizon méclabousse dombres sanguines
Qui se suicide sous la pointe acide de nos doutes.
Jaimerais tant voir fleurir un ailleurs
Mais il faut regarder au dedans de soi,
Il faut pouvoir redresser les contours frissonnants,
Les courbes frémissantes,
Il faut ségratigner de vie,
Ne pas craindre le vide,
Ne pas craindre la peur.
Il faudrait pouvoir s aimer.
Valérie Catty