Les morts sont alignés
En rang d’oignons
Les plus petits devant
Les plus grands derrière
Leur porte-drapeau
Hurle soudain
En avant marche
Nous défilons
Le cortège s’ébranle
Traverse la ville
Très lentement
Comme une procession
De la rue des Moulins
Jusqu’à la place du Port
L’un des morts éternue
Un autre souffle
Dans un mirliton
Un troisième se tord
Les côtes de rire
Ici et là
Des enfants lancent
Des poignées de confettis
Quelques-uns balancent
Des quolibets et des insultes
Il s’en trouve même qui prient
Jacques Herman
2010