Emile Nelligan
Le poète symboliste canadien Émile Nelligan né le 24 décembre 1879 et mort le 18 novembre 1941 est le plus connu de tous les poètes québécois.
Biographie d’Emile Nelligan
Nelligan est né de David Nelligan, un anglophone irlandais et d’Émilie Amanda Hudon, Québécoise francophone de Rimouski. Son enfance est heureuse et insouciante avec ses sœurs cadettes Béatrice et Gertrude entre la maison da la famille au 602, rue de La Gauchetière à Montréal et la résidence d’été à Cacouna au Québec. Peu intéressé par ses études, le jeune Nelligan a eu une éducation domestique.
A l’âge de quatorze ans, il fait commence son cours classique menant à l’obtention du baccalauréat ès arts au Collège de Montréal. Comme il échoue ses éléments latins, il redouble l’année mais échoue aussi en syntaxe. Après une autre année où son père le ramène à la maison pour le discipliner, Nelligan reprend ses études classiques au Collège Sainte-Marie de Montréal au printemps 1896. A cette même année, il devient ami avec le poète Arthur de Bussières et publie on premier poème intitulé « Rêve fantasque » le sous le nom de plume d’Émile Kovar.
Un an plus tard, grâce au parrainage du Joseph Mélançon, Nelligan devient membre de l’École littéraire de Montréal et délaisse ses études. Il assiste ponctuellement aux réunions de l’École et y récite ses poèmes, mais il démissionne dans moins de deux mois. Il continue de publier périodiquement sous le pseudonyme d’Émile Kovar, mais sa poésie s’oppose au conservatisme littéraire de l’époque.
Au printemps de 1898, son père n’appréciant pas la vie bohémienne qu’Emile mène, l’oblige de s’engage comme matelot sur un navire en direction vers Liverpool. À son retour précipité, il occupe le poste decomptable chez un marchand de charbon pendant 15 jours, puis, sur les instances de sa mère, auprès du juge Gonzalve Desaulniers, membre de l’École littéraire de Montréal, Nelligan est réadmis dans ce cénacle littéraire le 9 décembre 1898.
Nelligan
Le 26 mai 1899, Nelligan récite trois de ses poèmes dans une séance publique de l’école dont La Romance du vin qui reste gravé dans la mémoire collective puisqu’il s’agit du dernier poème de Nelligan à être lu en public.
A cette même année, le diagnostic montre que Nigell souffre de graves psychoses qui l’ont empêché d’achever son premier ouvrage de poésie qui devait s’intituler Le Récital des anges selon ses dernières notes. Le jeune poète âgé de 20 ans est interné à la Retraite Saint-Benoît dirigé par les frères de la Charité dans l’est de l’île de Montréal en août de la même année. Ensuite, il est transféré en 1925 à l’asile de Saint-Jean-de-Dieu où il vit les 16 derniers ans de sa vie. Nelligan meurt le 18 novembre 1941.
Postérité
Le poète québécois Louis Dantin a publié en 1903 un recueil de 107 des poèmes d’Émile Nelligan. Cette publication le fait connaître au Québec, en Belgique et en France. Après sa mort, le public s’intéresse de plus en plus à la poésie de Nelligan et son œuvre inachevé est devenu l’objet d’un intérêt croissant des spécialistes.
Emile Nelligan
En 1983, tous ses poèmes ont été traduits en anglais dans l’ouvrage The Complete Poems of Émile Nelligan par Fred Cogswell.
Son poème intitulé «Soir d’hiver»a été transformé en chanson par le musicien Claude Léveillée et interprétée la chanteuse Monique Leyrac.
Soir d’hiver
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai!
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?
Tous ses espoirs gisent gelés:
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé!
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai!..
En 1969 Claude Fournier a réalisé un film intitulé Dossier: Nelligan qui brosse le portrait du poète. Depuis 1979, le Prix Émile-Nelligan couronne un livre de poésie en langue française d’une ou d’un jeune poète d’Amérique du Nord. Il existe un monument en sa mémoire dans la ville de Québec. Le 7 juin 2005, la Fondation Émile-Nelligan et la Ville de Montréal inauguraient un buste en sa mémoire au Carré Saint-Louis.