Tu parles pour ne rien dire
Tes hélices verbales tournent au vent
Bruyamment
Sur l'axe d'un moulin vide
Tu m'énerves
Tu m'agaces
Tu brasses de l'air
Pépé
Je te serais obligé
Infiniment
De te taire
Lève les mains au ciel
Pépé
Et sens passer le temps
Comme coule du vent
Entre tes doigts écartés
Volontairement
Quand tu refermeras les mains
Peut-être écraseras-tu dans tes poings
Bien serrés
Quelques moustiques inconscients
Venus s'y suicider
Pour eux le temps
Se sera arrêté
Définitivement
Mais pour toi pépé
Quand tu rouvriras tes doigts
En sentant de nouveau
Passer le vent
Le temps paraîtra ne jamais vouloir s'arrêter
Et tu ne cesseras jamais
De pérorer
© Jacques Herman – 2007