Diane estant en l’espesseur d’un bois,
Apres avoir mainte beste assenee,
Prenoit le frais, de Nynfes couronnee:
J’allois resvant comme fay maintefois,
Apres avoir mainte beste assenee,
Prenoit le frais, de Nynfes couronnee:
J’allois resvant comme fay maintefois,
Sans y penser: quand j’ouy une vois,
Qui m’apela, disant, Nynfe estonnee,
Que ne t’es tu vers Diane tournee?
Et me voyant sans arc et sans carquois,
Qu’as tu trouvé, o compagne, en ta voye,
Qui de ton arc et flesches ait fait proye?
Je m’animay, respons je, à un passant,
Et lui getay en vain toutes mes flesches
Et l’arc apres: mais lui les ramassant
Et les tirant me fit cent et cent bresches.
Sonnets
Louise Labé