Jeunes filles qui brodez
En suivant des songeries,
Seules sur vos galeries,
Ou qui dehors regardez,
Comme des oiseaux en cage,
Si j’en avais le courage
Vers l’une de vous j’irais
– Dieu sait encore laquelle,
La plus triste ou la plus belle –
Et d’un ton simple dirais :
– ” Vous êtes celle, peut-être,
Qui m’apparaît si souvent
Diaphane dans le vent,
Celle que je dois connaître ;
Je suis peut-être celui
Dont vous attendez l’appui,
Et qui tient en sa puissance
Tout le splendide inconnu.
Nous aurons, c’est convenu,
L’un en l’autre confiance. ”
En suivant des songeries,
Seules sur vos galeries,
Ou qui dehors regardez,
Comme des oiseaux en cage,
Si j’en avais le courage
Vers l’une de vous j’irais
– Dieu sait encore laquelle,
La plus triste ou la plus belle –
Et d’un ton simple dirais :
– ” Vous êtes celle, peut-être,
Qui m’apparaît si souvent
Diaphane dans le vent,
Celle que je dois connaître ;
Je suis peut-être celui
Dont vous attendez l’appui,
Et qui tient en sa puissance
Tout le splendide inconnu.
Nous aurons, c’est convenu,
L’un en l’autre confiance. ”
Lors je peindrais l’idéal
Qui m’aiguillonne et m’élève ;
Vous confesseriez le rêve
De votre esprit virginal.
Nous avouerions si la vie
Nous fut l’intruse ou l’amie,
Quels plaisirs nous ont lassés,
Ce que l’aube nous murmure,
Par quelle sainte blessure
Nous apprîmes à penser.
Il se pourrait que soit vaine
La tentative d’aimer ;
Pourtant, les coeurs sont rythmés
En mesures si prochaines,
Qu’entre nous il resterait
Des attaches, un secret.
Et quand, les jours de grisaille,
Nous irions au temps défunt
Il en naîtrait le parfum
D’éphémères fiançailles.
Alphonse Beauregard