Des lauriers, des lilas et des lys
Pour ma sœur des oiseaux,
Qui pleure les jours de jadis
Au bord des eaux !
Le fleuve se hâle sous le vent,
Vite, comme un oubli,
Vers la mer de la mort, avant
L’effort faibli.
O sœur ! ô sœur ! où sont les oiseaux
Pépiant à tes doigts
Lorsque tu soufflais aux roseaux
L’âme des bois ?
Ce vent venu du pays des fous
Rebrousse au loin leurs vols ;
Ma sœur, va prier à genoux
Les rossignols !
Oublie un peu que tout a été
Tel un rêve en sommeil :
Les fleurs et les oiseaux d’été
Et le soleil.
Des nénufars blancs et des iris
Pour ma sœur des oiseaux,
Et pleurons les jours de jadis
Au bord des eaux !