Nous sommes des fils de guerriers,
Et nos pères, pleins de vaillance,
Vinrent au bord d’un fleuve immense
Planter leurs étendards altiers.
Durant un siècle, sur nos plages
Ces lutteurs au bras redouté
Pour la France et la chrétienté
Déployèrent tous les courages.
Debout, Canadiens-français !
Luttons comme ont lutté nos pères !
Au milieu de races prospères,
Déroulons au vent du Progrès,
Qui souffle à travers les forêts,
Nos vieilles et saintes bannières !
Luttons comme ont lutté nos pères !
Debout, Canadiens-français !
Forts d’une foi que rien n’émeut,
Comme les Croisés, leurs ancêtres,
Ces preux, marins, soldats et prêtres,
Partout répétaient : « Dieu le veut » !
Jusqu’aux glaçons géants du Pôle,
De l’Équateur au Groenland,
Ils dirent, dans leur noble élan,
Les refrains bénis de la Gaule.
Debout, Canadiens-français !
Ils furent grands dans le danger,
Ils furent beaux dans les batailles.
Mais, hélas ! la cour de Versailles
Céda leurs bords à l’étranger.
Orgueilleux, malgré la conquête,
Ces hommes au cœur de lion
Sous la bannière d’Albion
Ne courbèrent jamais la tête.
Debout, Canadiens-français !
Fidèles aux maîtres nouveaux,
Et toujours pleins d’ardeurs guerrières,
Pour chasser l’Aigle des frontières,
Nous avons suivi leurs drapeaux.
Des conscrits, altérés de gloire,
Vainquirent un peuple aguerri ;
Et le nom de Salaberry
Luit comme un soleil dans l’Histoire.
Debout, Canadiens-français !
Le sang ne rougit plus nos prés ;
L’astre du Travail y flamboie,
Et sur tous nos foyers en joie
La Paix répand ses fruits dorés.
L’Espoir de ses rayons inonde
Tous les cœurs et tous les cerveaux.
Demain nous serons les rivaux
Des grands peuples de l’ancien monde.
Debout, Canadiens-français !