Dans le miroir d’une goutte de pluie.
Elle sursauta , pleura et dit :
« Moi, la sanguine coccinelle
Je me croyais très belle
Mais ces points noirs partout
Ne m’embellissent pas du tout !
Un papillon, qui l’aimait, s’approcha et dit :
« Essuie ta larme, toi, ma cocci!
Regarde mes ailes multicolores
Que le monde entier adore
Elles ne font pas mon bonheur
Elles attirent les chasseurs ! »
Confuse, la cocci le regarda
Et le papillon, autour d’elle, dansa.
Les arabesques dessinées par ses ailes
Donnaient mille couleurs à la vie
Elles firent choir le miroir de la cocci
Qui regarda de plus près la danse
Du papillon aux couleurs sublimes
Elle le vit dessiner, avec ses ailes de soie
Ce message des plus intimes :
« Cocci, je suis amoureux de toii
Tes points noirs ajoutent à ton charme
Et même me désarment
Je papillonne depuis des mois
Et toi, tu ne vois que toi
Dans les gouttes de pluie ou de rosée
Et tu ne fais que pleurnicher ! ”
La coccinelle ouvrit ses ailes
Et joignit sa danse à celle du papillon
Aimée par cet artiste haut en couleurs
Elle fut sûre de connaître le bonheur.
Un enfant les regardait virevolter.
Ravi, il s’approcha du rosier où ils folâtraient
Tendit sa petite main de prédateur.
Le papillon gagna les hauteurs
La coccinelle se figea de peur…
Mais l’enfant ne voulut pas d’elle.
Pour lui, elle n’était pas assez belle!
Monia Belazi