À M. Philippe Pelletier.
Derrière le coteau le soleil a sombré,
Marquant l’horizon bleu d’un long sillage rose,
Et le vieux laboureur, revenu de son pré,
S’est assis, seul, devant sa porte, et s’y repose.
Il s’y repose, en paix, tourné vers l’infini,
Contemplant les splendeurs du firmament immense,
Et remerciant Dieu qui sur son champ béni
Laisse tomber sans fin le calme et l’abondance.
Comme ce travailleur, qui promène, au couchant,
Son regard dans les cieux où le jour agonise,
Un ami, dont l’âge a blanchi le front penchant,
Cherche, le soir, silence et repos ― à l’église.
Loin de toute clameur, l’œil dans l’éternité,
Eclairé des rayons de la sainte Espérance,
L’humble vieillard rend grâce à la Divinité
Qui versa ses bienfaits sur sa longue existence.