Et nourrie de mes émois
Et quand tu as vu le jour
Mon lait a eu un goût d’amour
Puis, tu as poussé, belle plante
Ouverte à toutes les attentes
Te voilà aujourd’hui grandie
Te voilà, non plus enfant mais amie
Et je pose ma tête sur ton épaule chérie
Buvant ta soif de connaitre ma vie
Si tu savais comme j’aurais voulu
Confesser mes secrets sur ton sein
Et dire enfin ce que j’ai tu
Au fil du temps qui n’est plus mien !
Oui, ta maman a été femme, a été reine
A été Vénus au firmament des soupirants
Mais leurs flammes étaient veines
Et son cœur dédaignait leurs empressements
Jusqu’au jour où mon être reconnaisse son maitre
Et se soumette, heureux de se soumettre
Et sur l’aile d’une licorne, j’ai découvert
Les délices du paradis et les affres de l’enfer
Mon enfant, mon amie, sache que la vie
Sans Amour n’est qu’une copie de la vie
Et seules les âmes assoiffées d’absolu
Reconnaissent son aube dans leur ciel
Et s’agenouillent pour boire à son miel
Moi, j’ai été goulue et j’ai bu
J’ai bu autant que j’ai pu
Et maintenant que le temps est passé
Sur mon corps, sur mes pensées
Je peux le regarder en égale et lui dire :
« Vas-y temps, pose ta patte de géant
Sur mon être, ride mon front, dilapide
Ma santé, rétrécis mon champs d’action
Tu ne peux poser ta poussière sur
Mon souvenir le plus pur »
Avoir aimé vraiment
Est ma victoire sur le temps
Tu vois, ma fille, mon amie
Je t’aurais vraiment donné la vie
J’aurais vraiment accompli
Mon devoir de maman
Le jour où je t’aurais appris
A aimer vraiment.
Monia Belazi