Le soir à la bougie
Profitant du silence
Les touches du piano
Parfois se confient
Leurs secrets
Leurs douleurs
Leurs envies
Le désir de bouger
Les démange un peu
Il leur prend alors de rêver
A de longs voyages
Dans des contrées sauvages
Sur d'autres continents
Leur ivoire jaunit
Certaines commencent
A s'écailler
Il arrive aussi
Surtout dans les graves
Que l'une d'entre elles
Se mette à pleurer
Elles ne sont cependant
Pas des plus exigeantes
Quand des doigts inconnus
Doucement les effleurent
Elles frémissent déjà
Comme émoustillées
Par les prémices du bonheur
Jacques Herman
Avril 2009