Claude Aveline est le nom de plume emprunté par Eugen Avtsine dans ses œuvres. Il est auteur de romans, de poésies et connu également dans la résistance française. Il voit le jour le 19 juillet 1901 dans la capitale française et y décède le 4 novembre 1992 dans la même ville.
Jeunesse et études
Les parents d’Eugen s’installent à Paris en déménageant de la Russie en 1891. Eugen y naît deux ans plus tard et toute la famille bénéficie de la nationalité française en 1905. Il commence la petite école au lycée Henri-IV avant que la famille ne déménage à Versailles. Il poursuit ses études au lycée Hoche, puis au lycée Janson-de-Sailly en 1915. Entre-temps, il est embauché en tant qu’aide-infirmier dans la ville de Dinard. À cause de problèmes de santé, il est contraint d’arrêter ses études et ne parviendra pas à terminer sa classe de première. Entre 1918 et 1919, il habite à Cannet où il entame ses premiers écrits.
1919 : année de ses premières publications
Le nom de Claude Aveline apparaît pour la première fois dans le milieu littéraire en 1919 lorsqu’il fait paraître ses premiers écrits sous forme de poèmes dans plusieurs revues. À la même époque, il commence une longue amitié avec Anatole France. Les œuvres de ce dernier deviennent l’une de ses préoccupations tout comme différents signes d’hommage en son honneur, lorsqu’il meurt en 1924. Entre-temps, il subit une rechute qui l’oblige à s’installer dans la montagne à partir de 1920. Il revient à Paris quelques mois plus tard afin de devenir secrétaire d’une bibliothèque. Il s’initie à l’édition d’art et commence sa carrière dans le métier avec son œuvre Merveilleuse Légende du Bouddha.
Chez Claude Aveline éditeur
La maison d’édition Claude Aveline naît en 1922 quand l’auteur peut éviter le service militaire à cause de sa santé fragile. Plusieurs écrivains collaborent avec Claude, notamment de grandes personnalités telles que Diderot, Renan, Remy de Gourmont, André Gide ou encore Voltaire. Les œuvres de ces derniers composent sa Collection philosophique avec une cinquantaine d’ouvrages qui paraissent pendant les huit ans d’activité de la maison d’édition. Sa santé se faisant encore plus fragile en 1923, Claude se voit contraint de vivre à Font-Romeu. Il y rencontre Jean-Vigo pour qui il deviendra un grand ami. Il se lie également d’amitié avec Philéas Lebersgue et l’éditeur André Delpeuch, Claude est alors rédacteur au Mercure de France. Sa correspondance avec Lebersgue sera le sujet de la thèse de doctorat de François Beauvy en 2004 dans Philéas Levesgue et ses correspondants en France et dans le monde de 1890 à 1958.
Fin de l’édition et retour à l’écriture
En 1932, Claude décide de mettre fin à sa carrière dans l’édition afin de renforcer son art dans la littérature. Il se consacre notamment à la rédaction de romans policiers dont La Double Mort de Frédéric Belot ou encore Le Prisonnier qui parait en 1936.
Les citations de Claude Aveline
La résistance
Claude participe à la résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Il met en place un petit groupe, lequel entrera en collaboration avec le « réseau du musée de l’Homme », un mouvement de Résistance, avec Boris Vildé et Anatole Lewitsky. Le réseau est démantelé quelques mois plus tard et Claude manque de se faire arrêter. Il s’enfuit à Lyon et y fonde le journal clandestin Combat. Recherché, il est contraint de prendre différentes identités afin de pouvoir entrer en France à partir de 1943 ou pour publier ses œuvres. Il parvient à faire paraître Le Temps mort sous le pseudonyme « Minervois ».
Après la Libération, Claude est autorisé à publier de nouveau, même si son état de santé se détériore. En 1952, un début de postérité lui est octroyé grâce au grand prix de littérature de la SGDL qu’il remporte pour l’ensemble de son œuvre. Il commence en même temps à faire ses premiers pas dans la radio, carrière qu’il poursuit pendant une vingtaine d’année et qui lui permet de gagner le prix de la Radio en 1976. Parmi les œuvres qu’il écrit pour la radiophonie, il y a Les Mots de la fin, un recueil qu’il publie en 1957, composé de 750 paroles et citations dont 150 sont révélés par le biais de la radio.
Collaboration avec ses amis peintres
Le cercle d’amis de Claude Aveline se compose de plusieurs peintres à qui il demande, à partir de 1956, de réaliser le Portrait de l’Oiseau-Qui-N’existe-Pas. Ce poème sera l’un de ses plus grands succès puisqu’il est traduit en 50 langues différentes depuis le début des années 1950. Music, Jacques Villion, Bissière, Chastel ou encore Devoucoux seront sollicités afin d’en réaliser une représentation en peinture. 86 autres portraits apparaissent dans les années 1970 sur le même sujet. L’ensemble est exposé au Musée national d’art moderne puis au Centre Ponpidou.
En même temps, son répertoire d’œuvres est complété par des ouvrages tels que L’œil-de-chat et Suite, des romans policiers. Il écrit aussi des poèmes tels que Monologue pour un disparu, Le Haut Mal des créateurs.
Il gagne d’autres prix, notamment celui de la Société européenne de culture en 1986 grâce aux œuvres qu’il réalise pour rendre hommage à Anatole France, intitulé Anatole France Le Vivant.
Etant doué au dessin, il consacre les dernières années de sa vie à composer une importante collection de « peinture au feutre », exposée dans plusieurs salles dont celles de Bruxelles, de Zagreb et celle de Belgrade. Quelques mois avant sa mort, en 1991, quelques-uns de ses dessins sont révélés au musée Bourdelle de Paris.
Œuvres diverses
En tout, Claude Aveline sera connu dans plusieurs genres littéraires. La poésie et le roman sont les premières références de son œuvre, toutefois, il a aussi écrit plusieurs contes et nouvelles dont les plus connus sont Baba Diène et Morceau de Sucre et L’Arbre Tic-Tac ; de nombreux essais et mémoires tels que Le Roman d’une Ville de France et Les Mots de la fin, plusieurs scènes de théâtre notamment radiophoniques dont La femme disparue et L’Affaire Magny.