Sur le fleuve d’azur !
Qu’un Manitou propice
À la fille des bois donne un ciel toujours pur !
Le guerrier blanc regagne sa chaumine ;
Le vent du soir agite le roseau,
Et mon canot, sur la vague argentine,
Bondit léger comme l’oiseau.
Glisse, mon canot, glisse
Sur le fleuve d’azur !
Qu’un Manitou propice
À la fille des bois donne un ciel toujours pur !
De la forêt la brise au frais murmure
Fait soupirer le feuillage mouvant ;
L’écho se tait et de ma chevelure
L’ébène flotte au gré du vent !
Glisse, mon canot, glisse
Sur le fleuve d’azur !
Qu’un Manitou propice
À la fille des bois donne un ciel toujours pur !
J’entends les pas de la biche timide…
Silence !… vite ! un arc et mon carquois !
Volez ! volez ! ô ma flèche rapide !
Abattez la reine des bois !
Glisse, mon canot, glisse
Sur le fleuve d’azur !
Qu’un Manitou propice
À la fille des bois donne un ciel toujours pur !
Oiseaux de neige
Louis Honoré Fréchette