Si j'étais noble Faucon,
Tournoîrais sur ton balcon…
– Taureau : foncerais ta porte…
– Vampire : te boirais morte…
Te boirais !
– Geôlier : lèverais l'écrou…
– Rat : ferais un petit trou…
Si j'étais brise alizée,
Te mouillerais de rosée…
Roserais !
Si j'étais gros Confesseur,
Te fouaillerais, ô Ma Soeur !
Pour seconde pénitence,
Te dirais ce que je pense…
Te dirais…
Si j'étais un maigre Apôtre,
Dirais : " Donnez-vous l'un l'autre,
Pour votre faim apaiser :
Le pain-d'amour : Un baiser. "
Si j'étais !…
Si j'étais Frère-quêteur,
Quêterais ton petit coeur
Pour Dieu le Fils et le Père,
L'Eglise leur Sainte Mère…
Quêterais !
Si j'étais Madone riche,
Jetterais bien, de ma niche,
Un regard, un sou béni
Pour le cantique fini…
Jetterais!
Si j'étais un vieux bedeau,
Mettrais un cierge au rideau…
D'un goupillon d'eau bénite,
L'éteindrais, la vespre dite,
L'éteindrais !
Si j'étais roide pendu,
Au ciel serais tout rendu :
Grimperais après ma corde,
Ancre de miséricorde,
Grimperais !
Si j'étais femme… Eh, la Belle,
Te ferais ma Colombelle…
A la porte les galants
Pourraient se percer des flancs…
Te ferais…
Enfant, si j'étais la duègne
Rossinante qui te peigne,
Senora, si j'étais Toi…
J'ouvrirais au pauvre Moi,
– Ouvrirais ! –