Ce n’est pas de mon gré, Carle, que ma navire
Erre en la mer tyrrhène: un vent impétueux
La chasse malgré moi par ces flots tortueux,
Ne voyant plus le pol, qui sa faveur t’inspire.
Erre en la mer tyrrhène: un vent impétueux
La chasse malgré moi par ces flots tortueux,
Ne voyant plus le pol, qui sa faveur t’inspire.
Je ne vois que rochers, et si rien se peut dire
Pire que des rochers le heurt audacieux:
Et le phare jadis favorable à mes yeux
De mon cours égaré sa lanterne retire.
Mais si je puis un jour me sauver des dangers
Que je fuis vagabond par ces flots étrangers,
Et voir de l’océan les campagnes humides,
J’arrêterai ma nef au rivage gaulois,
Consacrant ma dépouille au Neptune françois
A Glauque, à Mélicerte, et aux soeurs Néréides.
Un poème de Joachim Du Bellay