Ce n’est l’ambition, ni le soin d’acquérir,
Qui m’a fait délaisser ma rive paternelle,
Pour voir ces monts couverts d’une neige éternelle,
Et par mille dangers ma fortune quérir.Le vrai honneur, qui n’est coutumier de périr,
Et la vraye vertu, qui seule est immortelle,
Ont comblé mes désirs d’une abondance telle,
Qu’un plus grand bien aux dieux je ne veut requérir.
L’honnête servitude où mon devoir me lie
M’a fait passer les monts de France en Italie,
Et demeurer trois ans sur ce bord étranger,
Qui m’a fait délaisser ma rive paternelle,
Pour voir ces monts couverts d’une neige éternelle,
Et par mille dangers ma fortune quérir.Le vrai honneur, qui n’est coutumier de périr,
Et la vraye vertu, qui seule est immortelle,
Ont comblé mes désirs d’une abondance telle,
Qu’un plus grand bien aux dieux je ne veut requérir.
L’honnête servitude où mon devoir me lie
M’a fait passer les monts de France en Italie,
Et demeurer trois ans sur ce bord étranger,
Où je vis languissant: cc seul devoir encore
Me peut faire changer France à l’Inde et au More,
Et le ciel à l’enfer me peut faire changer.
De Joachim Du Bellay