Le Château des désertes

Ottavio

— Maître Boccaferri ! criai-je en ouvrant doucement le rideau, reconnaissez-vous la voix du Commandeur ?

— Oui, pardieu ! je reconnais cette voix, répondit-il; mais je ne puis dire à qui elle appartient. Mille diables ! il y a ici ou un revenant, ou un intrus; qu’est-ce que cela signifie, enfants ?

— Cela signifie, mon père, dit Ottavio en se retournant et en me montrant enfin les traits purs et nobles de la Cécilia, que nous avons ici un bon acteur et un bon ami de plus. Elle vint à moi en me tendant la main. Je m’élançai d’un bond dans l’emplacement de l’orchestre; je saisis sa main que je baisai à plusieurs reprises, et j’embrassai ensuite le vieux Boccaferri qui me tendait les bras. Lire la suite...

Le souper

Quand cet acte fut fini, on retourna dans le parterre, lequel, ainsi que je l’ai dit, était disposé en salle de repos ou d’étude à volonté, et on se pressa autour de Boccaferri pour avoir son sentiment et profiter de ses observations. Je vis là comment il procédait pour développer ses élèves; car sa conversation était un véritable cours, et le seul sérieux et profond que j’aie jamais entendu sur cette matière.

Tant que durait la représentation, il se gardait bien d’interrompre les acteurs, ni même de laisser percer son contentement ou son Lire la suite...

L’héritière

Je trouvai en effet mes hôtes fort effrayés de ma disparition. Le bon Volabù m’avait cherché dans la campagne et se disposait à y retourner. Je sentis que ces pauvres gens étaient déjà de vrais amis pour moi. Je leur dis que le hasard m’avait fait rencontrer un des habitants du château en qui j’avais retrouvé une ancienne connaissance. La mère Peirecote, apprenant que j’avais fait la veillée au château, m’accabla de questions, et parut fort désappointée quand je lui répondis que je n’avais vu là rien d’extraordinaire. Lire la suite...

Stella

Célio allait me répondre lorsque Béatrice, accourant du fond de la galerie, vint se jeter à son cou et folâtrer autour de nous en me demandant avec malice si j’avais été présenté à M. le marquis. Quelques pas plus loin, nous rencontrâmes Stella et Benjamin, qui m’accablèrent des mêmes questions; la cloche du déjeuner sonna à grand bruit, et la belle Hécate, qui était fort nerveuse, accompagna d’un long hurlement ce signal du déjeuner. Le marquis et sa fille vinrent les derniers, sereins et bienveillants comme des Lire la suite...

Conclusion

Je montai dans la loge des hommes pour me débarrasser de mon domino. A peine y étais-je entré, que Stella vint résolument m’y rejoindre. Elle avait arraché vivement son masque; sa belle chevelure blond-cendré, naturellement ondée, s’était à demi répandue sur son épaule. Elle était pâle, elle tremblait; mais c’était une âme éminemment courageuse, quoique elle agît par expansion spontanée et d’une manière tout opposée, par conséquent, à celle de la Boccaferri. Lire la suite...

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