Un charmant empereur, n’en déplaise à Dion.
Moi, je l’aurais aimé jusqu’à la passion.
Jamais, comme Tibère, il ne joua son rôle ;
Il était franc d’allure, et portait à l’épaule,
Non la peau d’un renard, mais celle d’un lion !
O frère de l’amour, hyménée ! Hyménée !
Dieu couronné de fleurs, jeune homme aux blonds cheveux,
Toi dont la main secoue un flambeau résineux !
Toi qui conduis l’amant à la vierge étonnée,
Quand aux sons du crotale et de la flûte aimée,
L’étoile de Vénus palpite dans les cieux !
J’ai bâti quelquefois ce projet fantastique
De sortir un matin, dès le soleil levant,
Afin de voir du jour le réveil magnifique,
Les pieds dans la rosée et les cheveux au vent,
Debout sur le sommet du Janicule antique,
La campagne derrière, et le Tibre devant.
Aux jardins de César, non loin du Tibre jaune,
Parfois un chêne antique aux beaux feuillages verts
Se dresse ; chaque branche, escaladant les airs,
De degrés en degrés autour de lui frissonne,
Et sur son front superbe, ainsi qu’une couronne,
Tremblent les astres d’or et glissent les éclairs.
De tous ceux qui jamais ont promené dans Rome,
Du quartier de Suburre au mont Capitolin,
Le cothurne à la grecque et la toge de lin,
Le plus beau fut Paulus ; c’est ainsi que se nomme
Le héros de ces vers, et je vous dirai comme
Il fut d’un sénateur le produit clandestin.