À l’heure que Madame en homme se déguise, Une toque portant sur ses cheveux dorés, Elle semble un Adon aux yeux noirs admirés, Ou un nouveau Pâris ou quelque jeune Anchise,
Comme Flore tapissoit Un jour Amour l'aperçoit, Il lui fit la connaissance, Ce petit nain qui m'occit, Puis auprès d'elle il s'assit Pour deviser à plaisance.
En dormant cette nuit, je songeai que ma dame, Ainsi comme j'allais me promener aux champs, Était en une prée où sa voix et ses chants Donnaient aux champs voisins une oreille et une âme,
Feux déliens, ainsi qu'il, vous plaira, Faites flamber vos lampes allumées, Guidez les jours et les nuits assommées De coi sommeil, comme il vous semblera !
Hier après dîner, trois heures environ, Je surpris en dormant dans sa chambre m'amie. La perleuse sueur de sa face endormie Allait le long du sein roulante en son giron.
Stances Je me répute heureux, pour avoir emporté À la fin ce portrait, où votre grand beauté Revit fécondement par la vive peinture D'un maître très expert, qui dedans son tableau A si bien retracé votre visage beau Qu'il semble entièrement ouvrage de Nature.
Je ne sais à quoi vous pensez De porter si riche coiffure Dessus vos cheveux agencés Par art, par ordre et par figure ;
Je voudrais être ainsi comme un Penthée, Nouveau toureau pour me voir déchiré De la dent croche et de l'ongle acérée D'une panthère à la peau tachetée.
Le ciel est bien cruel de faire les uns naître Monarques souverains, princes et empereurs, Les autres artisans, vignerons, laboureurs, Et bergers qui aux champs mènent les brebis paître.
Levez-vous, Soleil de mon âme, Votre clarté plus ne me luit ; Chassez mon froid par votre flamme, Par vos rais l'ombre de ma nuit.