Poésie Christofle de Beaujeu

Recueils de poèmes

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Christofle de Beaujeu est un poète Français qui fut surtout connu vers la fin de 16ème siècle. Ses œuvres sont toutefois tombées dans l’oubli à sa disparition et ne sont réapparues en surface qu’à la fin du 20ème siècle. Un siècle s’est donc écoulé depuis leur redécouverte, mais jusqu’à nos jours, le mystère cultivé autour du poète reste entier.

Biographie de Christofle de Beaujeu

L’homme est né en 1550, mais personne n’a jamais su réellement en quelle année il est décédé. C’était un homme de guerre issu du Beaujolais. Lire la suite...

Poésies diverses

Madame, c’est ici qu’il vous faut enfanter.
Prenez-moi par le col, étendez-vous à terre.
Vous souffrirez ici le mal de notre guerre,
Mais ce mal, non la mort, il en faut redouter.

Ne criez pas si haut, l’on vous peut écouter !
Que dirait-on, madame ? Ô Dieu, qu’elle me serre !
Je vois bien que l’amour plus durement enferre
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L’âme qui en secret voit enterrer son corps
Fait tout ce qu’elle peut pour en montrer la place,
Afin de recevoir des vivants cette grâce,
Qu’il soit mis au sépulcre honorable des morts.

Cependant animée elle se plaint des torts
Naguère à elle faits en suivant à la trace
Le meurtrier inconnu, qu’elle toujours menace
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Absence, Absence, Absence, ô cruelle divorce
Absence, Absence, Absence, ô cruelle divorce,
Pitié des affligés, maison d’obscurité,
Qui ruine tout le monde, et dont l’autorité
Fait de nouveaux enfers, connaissant bien sa force,

Absence, Absence, Absence, ô cruelle divorce
Absence, Absence, Absence, ô cruelle divorce,
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Nous qui sommes errants sur les bords des rivières,
Et par les monts ombreux comme restes laissés
Des beaux humains choisis, nous ne sommes blessés
Des propres mains d’Amour, générales meurtrières.

Il est dedans Paris à chasser les plus fières,
Où il fait en un jour mille hommes insensés,
Qui trop pleins de douleur, ont comme nous froissés
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Une belle lingère, au son de mes soupirs
Cruelle, allait taillant de linoupe une fraise.
Je mourais de désir, elle était à son aise
De m’ouïr soupirer et avaler mes cris.

Je lui disais ainsi : ” Lingère qui m’as pris,
Lingère qui me fais du sein une fournaise,
Éteins ce feu ardent belle, si tu l’apaise,
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Vous qui sans corps, Démons, errez en France,
Laissez ici reposer doucement
Vos membres froids, et chez vous maintenant
Courez pour voir le deuil de votre absence.

Allez-y donc, invisibles, je pense
Que vous verrez celui-ci, son enfant,
L’autre sa femme, en un noir vêtement,
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Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre,
Eron, Mirre, Énée, Taonyce, Thétis,
Élucie, Danaé, Érigone, Urotis,
Actéon, Udamie, Dorillée, Évandre :

Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre
Ganymède, Uranie, Io, Laède, Léandre,
Eron, Mirre, Énée, Taonyce, Thétis,
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Le soir, au son bruyant des cloches étourdies,
Qui de leurs premiers cris font émouvoir les Cieux,
Les Esprits, à leur son, de leurs yeux ennuyeux,
Descendent à milliers aux tombes engourdies.

Les uns sont morts d’amour, de chaudes maladies,
Les autres aux combats par le fer furieux,
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Sache que Palinure enseigna son vestige
Au Prince, descendu sur les stygiens bords,
Errant là-bas en peine, à cause que le corps
Qui n’a point de tombeau cent ans son âme afflige.

L’amoureuse pitié, Marie, ainsi t’oblige
De donner sépulture à moi, las, qui m’endors
D’un sommeil effroyable, et qui parmi les morts,
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