Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.
La tranquille habitude aux mains silencieuses Panse, de jour en jour, nos plus grandes blessures ; Elle met sur nos coeurs ses bandelettes sûres Et leur verse sans fin ses huiles oublieuses ;
Quand le Faisan doré courtise sa femelle, Et fait, pour l'éblouir, la roue, il étincelle De feux plus chatoyants qu'un oiseau de vitrail. Dressant sa huppe d'or, hérissant son camail Couleur d'aube et zébré de rayures d'ébène, Gonflant suri plastron rouge ardent, il se promène,
" Où es-tu ? ", disait-elle, errant sur le rivage Où des saules trempaient leurs feuillages tremblants ; Et des larmes d'argent coulaient dans ses doigts blancs Quand elle s'arrêtait, les mains sur son visage.