Chacun des motsDont les fibres s’accrochentAu papier délavéJauniMalodorantD’un vieux cahier d’écoleS’agite S’exciteExécute des cabriolesPour se faire remarquer
Pousse le landau De ton enfance très loinQu’en un seul tour de mainTout s’efface en silence
Je salue le ventQui transforme le sableEn lames acérées Je salue les dunesQu’il a forméesAu fil du temps
Des fenêtres étroitesLaissent passer le tempsJusqu’ici prisonnierDes griffes saturniennesEt libéré sans douteInconsidérément
Dressée sur la pointe des piedsLe cou tenduJusqu’à la déchirureLes yeux rivésSur le monde alentourLa voyante ne voit rien venir
Son coeur s’est rempliDe pétales fanésDe fleurs inconnuesQui embaument l’étéMais à l’automne puent
Sur la plage déserteSans doute à cause du froidElle chemine tremblanteLa laisse entre les doigtsEt le chien toujours surprisPar le seul bruit des vaguesSans cesse renouveléesN’en finit pas d’aboyer
Le silence vient inonder la salleLes murs blanchissentLes rideaux se raidissentPar la peur amidonnés
Elle venait de passerSur le trottoir d’en faceJe crois bien d’ailleursQu’elle m’avait remarqué
Dans la hune perchée Au soleil couchant La vigie s’époumone Tere Terre