Comme il arrive à l'ombre De parler au soleil Tu t'adresses au ciel Pleine de suffisance Et de désinvolture Après un long silence
D'une poigne de fer Il la tenait Par les cheveux Mais ils étaient si gras Qu'elle glissa
Mon verre est plein d'une eau boueuse D'algues verdâtres et de poissons Dont je ne connais ni le nom Ni l'espèce Je le lève cependant
Parler pour faire parler Se taire pour obtenir Un moment de silence Prier pour maintenir En soi la vibrante présence De l'esprit qui délire
Soudain la ville expire Doucement elle succombe Elle va bientôt mourir D'étouffement Excitée à l'idée De prendre sa revanche
Du thé vert à la menthe Juste une poignée Pas davantage Un pain de seigle valaisan Une rose rouge Pour ton corsage
Le temps de mourir De passer malgré soi Au travers du miroir Et de se coucher Dans le noir
Elle mourut de chagrin Le jour de ses noces On retrouva son corps Dans la rivière en contrebas Sa robe blanche de mariée
Chaque jour avant vêpres Un oiseau vert se pose Sur la même branche D'un frêne A l'entrée de la drève