La vie s'éloigne De lui à petits pas Et la mort le remplit Goutte à goutte On perçoit dans la chambre Les prémices du trépas
Dans le parc ombragé Tout au long d'une allée Des fleurs de couleurs Tendres et gaies Attirent les enfants Qui les coupent Les arrachent Et détachent Les pétales avec les dents Puis ils mâchouillent lentement Et crachent Sur le gravier blanc Des amas glaireux colorés © Jacques Herman – 2007
Petits enfants venez à moi S'écria-t-il Mais on ne vit Qu'une longue file De géants Qui se suivaient Aveuglément Lorsqu'il arriva Que l'un d'eux trébuchât
Tu te feras si petite Que tu tiendras dans un flacon Dans une boîte pour flocons De neige ou pour fard à paupières Dans un simple carton De canettes de bière
Un nuage coincé Dans les gencives du ciel S'est mis à pleurer Ô la douleur cruelle
Lorsque le moment venu Il faudra que je te voie De plus près terre glaciale Ouvre-toi
Les heures du jour s'égrènent Comme le chapelet usé De ma vieille cousine Abîmée en prières Et par le temps passé
La dérision m’est un vertige Qui m’élève en un pays Sans frontières et qui confine A l’absolu A l’infini
Que faire me dit-elle De l'émiettement De la vie sous le vent