Dans les ridules que le vent Imprime à la surface De l'étang Je lis la la tendresse de l'eau Son espérance folle De me toucher au coeur Son désir inassouvi
Ton regard n'est plus qu'une eau boueuse Les algues même n'y croissent plus Et le monde autour de toi N'est que l'ombre fallacieuse De ce qu'il fut autrefois
Quand l'eau de la rivière S'entortille dans les pierres Et glisse silencieuse A travers bois
Le plus petit pétale Me parle de la fleur L'herbe dans le creux De ma main me raconte La vie du pré
J'ignore le fond de ta pensée Le fond de la mer Le fond du gouffre amer Où chaque jour Sans le vouloir Nous descendons un peu Quand tombe le soir
Il décline son identité Dresse la liste de Ses fleurs préférées Renifle l'air ambiant Y décèle une odeur âcre
Des fleurs dont jusqu'ici J'ignorais l'existence Bleues comme le ciel Veloutées D'une forte fragrance Se sont ouvertes à mes côtés
Tu m'as appris la langue des oiseaux Le langage des arbres et des fleurs Tu m'as montré comment lire l'heure
Le petit étang s'est évanoui Dans les bras de l'été La terre l'a bu
Venez donc plus près Du bord de la jetée Tenez-vous accroupi Sur l'un des rochers Puis les bras en avant Plongez dans la mer L'eau n'est pas froide