Des voix qui rossignolent Surgissent dans le Bois des Pendus Se gonflent au vent Et s’élèvent comme des ballons Gonflés jusqu’aux limites
Je suis partout chez moi Pourvu Que je sois seul avec moi-même Dans la ville pourrie Le village endormi La forêt prochaine Les parfums de lilas
Il avait peur de voir tomber le mur De voir tomber le soir De voir tomber la pluie
L’aimance est une litière Noyée dans le brouillard Ou l’un par l’autres attirés Tous deux s’imposent d’emblée Un imposant silence L’aimance se délecte De la couleur ocrée du sable
Des oiseaux morts Jonchent le sol On dit qu’ils n’ont pas Pu prendre leur envol Qu’ils sont tombés
Par des fenêtres ouvertes Surgissent Des vapeurs orangées Inodores D’inquiétante Opacité Des cris étouffés Font vibrer les murs Et parmi les cailloux
Il semblerait que je me sois Mal accroché de mes dix doigts A la chair tendre de votre cou J’ai lâché prise et soudain J’ai atterri dans la ravin
Autour du cercueil Quelques vieux anges Boiteux Les ailes endommagées En partie déplumées
Tu verras se glisser Devant chacun de nos pas Dans les herbes et les fleurs Un souffle d'en-haut Sans cesse renouvelé
La terre s’est soudain Mise à trembler de peur Et nos pas incertains Sont restés dans l’attente De la proclamation Des délibérations