Tant va la cruche A l’eau Qu’elle finit Par se remplir D’inavouables envies D’insondables désirs Aussitôt pleine
Il descend à pas comptés Auprès des siens rassemblés Tout autour de la cheminée Pour un soir de Noël Dont il fut exclu Il se cramponne
Sainte Nitouche Traîne les pieds Dans les rues du village Que fait-elle Demande l'agent De police au curé
Monsieur Monsieur Vous avez oublié Dans le sable vos mains Et vos pieds Naguère je vous les aurais Moi-même apportés
Vous revenez à la nage Et pleurez dans la mer Vous souriez à la femme Qui vous attend sur le rivage Avec un grand linge de bain Et vous sèche les épaules
Naissez-vous aller Dit la sage-femme Le monde autour de vous N'est qu'une chambre d'accouchée Tout à fait ordinaire
Tu m'as poussé Du haut de la falaise D’aucuns prétendent Que je suis tombé Par accident
Dans l'inconfort De mon automne sauvage Le phare au loin M'est un repère Un sûr ancrage Dans mon passé
Le vent m'a déchiré Dit le papier Qui pleure Comme un enfant L'encre elle-même
Héloïse-Adèle-Suzon La Cour vous condamne Sans savoir pourquoi Sans la moindre raison A vingt et un franc d'amende Payables en trois fois