La fleur est morte Du bout des doigts Je ramasse Les pétales tombés Sur le tapis La fenêtre claque
La face cachée de la lune Est le lieu Des rencontres improbables Entre poissons chanteurs Algues parlantes
La grosse Bertha N'est de loin pas morte Comme les feuilles qu'elle N'arrête pas de récolter Dans la cour pavée
De la buée Sur les carreaux de la fenêtre Des voix d'enfants Dans le petit jardin Des parfums printaniers
Armoires pleines à craquer De souvenirs malodorants Ouvrez-vous sans Que quiconque intervienne Nous nous réunirons
Qu'est-ce Demande l'enfant Qui montre du doigt De grands arbres noirs Des poteaux de fortune
Voulez-vous Que nous dansions Dans l'espace qui Vous sépare de moi Nous qui vivons De part et d'autre De l'océan
Le journal a fait le tour De la famille Le grand-père D'un geste brusque Le jette sur le divan Comme s'il cherchait A gifler le velours
Désespéré De ne plus étêter Depuis des lustres Le bourreau gravement S'interroge Une voix surgie
Toutes les fleurs ici Sont nues De l'aurore jusqu'au couchant Elles ne s'habillent Qu'au soir tombant