La saison avance Un souffle de vent léger Balaie la digue de mer Le soir
Une dizaine d’euros Dans la poche trouée Rafistolée Pour éviter qu’ils roulent Sur le pavé De vieilles chaussures Pleines d’ouvertures
Les rails font grise mine Et les traverses pourries S'ennuient Sur le ballast incertain Le soir tombe Rosâtre
Dans l'écorce fragile Une lame a gravé Des initiales Et deux coeurs enlacés Sur le trottoir
La mer est partie Se cacher dans Le monde lointain De l’océan Juste pour Passer inaperçue
Le front à la lucarne Il dénombre les arbres Sombres de la forêt Voisine mais se trompe Sans cesse et recommence Comme on égrène
Les aiguilles de l'horloge Ne suivent plus Le rythme du temps Un médecin compétent
Tu t’étais attachée A cet amour de chat Qui croquait les oiseaux Qui volaient trop bas Et s’ingéniait à
Deux cent quarante-trois soldats En alignement parfait Aucun bruit Pas un frémissement Pas l'ombre d'un mouvement
Quand le blé devenu pain Se rit de la farine Il est temps de prendre Nos jambes à notre cou Il offre alors Au monde