Regarde voilà Un nouveau mort qui passe Dans son joli cercueil Les chevaux qui l’emmènent Toute l’année se plaignent Du vent De la pluie Du soleil cuisant
La poule pond Un oeuf à la coque Toutes les trois minutes Le temps de la cuisson Perché sur le tas de fumier Chanteclair se prend à rêverc
Il tape du pied Furieusement Comme s’il cherchait A ponctuer ses mots Il hausse le ton Articule A la manière de ceux
Le mois d’avril S’est déchiré Comme un tissu trop usé Devenu fragile Et quasi transparent
Murs sans oreilles Vous m’écouterez tout de même Et jusqu’au bout Qui plus est Je vous prends à témoin De mes délires De mes fantasmes
Faut-il que je me baigne Dans les eaux tièdes de l’oubli Pour que refroidies Mes ardeurs s’évaporent Ou faut-il que j’implore La terre et les cieux
On l’a vu qui chantait Dans l’ombre d’un mélèze Au coeur de la forêt Sa voix paraissait Filtrée par les branches
Tu grilles ta cigarette Et tu ne vois pas A travers la fumée Ce qui se passe Sur le trottoir d’en face Le papillon qu’on épingle .
Deux joueurs d’échecs Se sont assis Face à face Prêts à la confrontation