La pluie d'automne me cherche Mais elle ne me trouve pas Je me cache Entre les arbres Près de l'étang
Un table en bois blanc Une nappe à carreaux Trois chaises Dont une bancale Des cerises dans le cerisier Des cendres dans le cendrier Des fleurs dans le vase A vrai dire un peu fanées
Tu vois Petit Le lac est noir Accroche-toi bien Les nuages qu'on devine Dans la nuit A cause d'un bout de lune
La montagne se déchire Le navire de granite prend l’eau Le Rhône déborde Et charrie des lambeaux sanglants Et des loques de peaux Que la lumière irise
Voici la fin du monde Nous sommes arrivés Au bout de l'océan Veillez à ne pas vous pencher Inconsidérément La terre s'achève ici
Jamais personne mieux que toi N’a traversé la solitude Tu t’inventais des convives Tu te glissais dans L’ombre des passants Comme un murmure qui Se faufile dans L’épaisseur du silence
PARLE A LA MER On m'a dit Parle à la mer Aux bateaux A l'épave qui gît Par cent mètres de fond Parle aux algues Aux méduses