Mes inclinations naturelles Ne me portent guère A la fréquentation Des chaires de pestilence Des vampires mondains Des zouaves de carnaval A parler franc je préfère Le silence de la mer
Dans le creux de l'oreille Tu m'annonces Que nous allons couler Corps et biens
Sa peine est immense Quand au bord de son lit Un médecin lui dit Qu'il n'y a plus d'issue Quelques mois tout au plus A souffrir ici-bas
La nuit sur la colline Pour d’obscures raisons Des mains inconnues Plantent des croix Qui s’effacent au lever du jour Comme des traits de crayon Quand à l’horizon La brume bleuit
Le train vient de partir Sans moi Il a fait mine De m'ignorer Pourtant sur le quai Je ne passais pas Vraiment inaperçu Avec mon tutu
Tu montes au sommet de la tour Tu enjambe la balustrade Et comme un funambule Sans balancier Tu tends les bras Et tu avances Pas à pas Dans la corniche
Je parle à tout ce qui m'entoure A l'hirondelle Au geai des chênes Aux pigeons qui roucoulent dans la cour
Quand il s'ouvrit les veines Sur le trottoir Au milieu du jour C'est de l'encre qui coula
J'ai rempli Ton verre à ras bord D'amitié douce Et de velours Le petit col blanc Qui le chapeaute Est de la mousse d'amour