Le train s'est arrêté Au milieu de nulle part Personne autour de moi Ne dit plus rien L'angoisse m'étreint Progressivement Puis s'écoule en perlant Comme une sueur froide
C'est la mer qui menace D'envahir les terres Et de nous engloutir Laissez donc une trace De la vie
C'est ce récipient vide D'argile vernissée Qui accueille le chant Du rossignol blessé
Les insectes nécrophages Sont nés pour grouiller Sur la chair qui Se décompose
Tu as jeté mon chien Dans la benne à ordure Mais il vivait encore Et je t’en veux Je te le jure
Qui me dira le degré D’humidité de ton cœur Qui me dira l’épaisseur De la couche vert tendre Qui l’enrobe et qui ressemble A la mousse sur le flanc nord
J’aimerais voyez-vous Arracher au soleil Un rayon que je pourrais Suspendre à votre cou Comme une amulette qui Rendrait vos jours meilleurs
Deux grands cyprès Montaient la garde Comme des soldats enracinés En ce matin froid de novembre Je ne pouvais me figurer Vos dépouilles à mes pieds
Toutes les vitres sont brisées Elle n’en croit pas ses yeux Derrière un pan de mur A peine protégés du sable qui menace D’effacer du lieu Les dernières traces Un couple de vieux