En longeant le canal ami Sur le chemin de halage J'ai croisé ce matin Lourds comme un mauvais parfum Des relents d'un autre âge Qui m'ont envahi
Tout est fini Vous pouvez aller Voir ailleurs si nous y sommes
Au pied de la porte Je me suis endormi Le couloir était sombre Et long Comme un boyau dans la nuit
Sur le marbre froid De la cheminée La pendule à mon sens Accuse du retard A moins que ma montre Ne soit en avance
Le cri de la champignonnière De tous ceux que j'ai perçus M'a paru Le plus affreux Le plus insoutenable Le plus douloureux
Il dégouline d'espoir Respire le bonheur Sourit de l'aube jusqu'au soir Il n'en veut jamais à personne Il excuse tout Il pardonne Sans juger Il tend toujours la joue
Depuis l'aube tremblante Des gouttes irisées Tombaient une à une De la voûte A l'aplomb du clocher
Mon humeur il est vrai Me paraît bien morose Et si j’admets Que je ne suis pas à la fête Ce soir c’est que je me repose Et que de sombres pensées
Vous m’avez observé Les yeux écarquillés Comme pour me fusiller Du regard Mais vous ne pouviez pas Passer inaperçus
Réveille-toi grand-père Du sommeil éternel Extirpe-toi de cette allée austère Ou bien descends du ciel