On a volé les fleurs Très laides par ailleurs Posées sur ma tombe A la Toussaint Peut-être par l'épouse De mon assassin
A peine eut-il ouvert Plus que de raison la porte Que le monde s'infiltra Dans son coeur en ranimant Des saveurs que le temps Avait estompées
Dans le tronc d'un arbre mort En la forêt de Combes J'ai creusé Un très petit trou
J'aimerais habiter Dans les forêts mosanes Ou dans un village Haut perché dans le Piémont Il me suffirait entre deux âges De franchir le pont
Dans ses petits bras blancs La fillette serrait Contre son coeur une poupée Toute couverte de sang Et tu me disais De ne pas la photographier
Ils s'est pris les pieds Dans les ailes du moulin Et s'est mis à tourner
Qui peut emprisonner l'automne Qui peut damer le pion Aux rigueurs de l'hiver Qui peut imposer A l'été
Asseyons-nous Sur la berge et prions Que la rivière emporte Loin de nous le passé Et lui ferme à jamais la porte
Il descend en courant La volée d’escaliers Entre l’église et la Place du Marché Il trébuche Et s’étend
Dans le ventre brunâtre Des feuilles tombées Sur le chemin de halage J’ai vainement cherché Des senteurs estivales