Des plumes de canard me collent à la peau Quelques patients me poussent A des imitations Je me ridiculise à l'envi
Le semeur Voilà béate de bonheur Hersée fraîchement Innocente en sa splendeur Humide La terre ouverte à l'ensemencement
On se dit qu'il est temps De déchirer les pages Écrites à la croisée D'humeurs incongrues Qu'il nous faut les brûler Et disperser leurs cendres A l'abri des regards
Je n'ai sans mentir Jamais pu retenir La plus petite image Qui me fût souvenir De saisons lumineuses
C'est ici la limite de l'eau Au-delà s'envolent les Alpes De la Haute-Savoie Et les nuages seuls arrêtent leur élan Et le soleil d'hiver
Écoutez Tendez l'oreille Percevez-vous ce grondement sourd De la terre qui s'éveille C'est la charrue C'est la charrue Non mes frères ce n'est pas L'heure des labours
Je sais que j'ai raison Répétez après moi Je sais que j'ai raison Eh bien non Lui dis-je
Voici des lettres voyelles Tombées tout exprès pour vous D’une étoile égarée Dans la voûte du ciel Et me voilà pris au piège
L'arbre Sire que vous avez planté Ne relève plus de Votre Majesté Sa dépouille appartient Désormais je le crains A la scierie
Qu'elle est beuglante la mer Sans cesse en travail sur du sable nouveau Fantômes qui veillez Sur l'inquiétude des digues Faites-la taire Si vous saviez vous qui passez ici Comme des ombres