J'ai rêvé d'un alignement Des douze apôtres et des sept nains Méthodiquement alternés Ils ne daignaient pas se parler Mais s'observaient en chiens de faïence
Notre avenir paraît avoir trouvé Sa porte de sortie Ouverte sur l'éternité Rien à présent ne nous sépare plus De la lumière ultime Et de la paix retrouvée
Il descend une à une Les marches d'un escalier Qui le conduit à L'insolence suprême De se croire au plus haut Quand on est au plus bas
Je veux crever en paix Vite et sans souffrance Dit le pneu En gémissant un peu
Ah misère vous dites Que je suis dans mon élément Et qu'il est sans doute temps Que j'en profite
Avril mille deux cent vingt-deux Il vient de tout abandonner Jusqu'aux miettes destinées Aux oiseaux de passage
Ce que l'on aperçoit Au milieu de la rivière Est une coquille de noix Qui suit le courant Et dont les occupants Remplis de terreur et d'effroi S'abîment en prières
Nous coucherons nombreux Tous ensemble Dans un grand lit boueux Baignés d'odeurs humides Et de relents terreux La partouze des morts Est à portée de main
Dans la baignoire Pleine à ras bord Les poissons rouges Ne bougent plus On les dirait inclus
Voici venue l'heure De tous les dangers La pointe ultime et nécessaire De la fin du jour Et les angoisses crépusculaires © Jacques Herman – 2007