Il pleut du pollen Sur la route qui mène A ma tombe au printemps Tu la reconnaîtras sans peine C'est un tertre minable Bordé de cyprès Parsemé de pensées
C'est ainsi que tout commence On gratte du doigt l'écorce Et sans le moindre effort Le trou s'élargit
C'est pour casser la solitude Que côte à côte nous avançons Dans l'allée déserte Et nous nous étonnons De nous trouver dans un village Sans aucun charme Sans aucune âme Sans aucun âge
Nous sommes arrivés Au bout de nos peines A l'heure troublante et mystérieuse Où le soleil et l'horizon Se donnent un rendez-vous galant
Ligne tendue Scion branlant Bouchon coulant Tout indique que Le poisson vient de mordre
Tout est dit En trois mots Après vient le silence Le murmure du vent Le plus léger devient pesant Ta voix grave s'est tue Tu brilles désormais Par ton absence
Ah pour sûr je l'ai vu Qui tournait et tournait Tout autour de la ville Comme plein d'embarras Tout chargé de fatigue Et de rêves stériles
La voie ferrée ce matin Etait jonchée de débris humains J'ai cru reconnaître Sur une traverse La tête d'Olivier Mais le doute à présent M'envahit La peste soit de mon incompétence
Assis inconfortablement Sur les pierres moussues D'un brise-lames ancien Nous comptons les bateaux Nous dénombrons les chiens
Je ne sais pas pourquoi Dieu nous impose Des nuages épais Filandreux Imparfaits