Qu' est-ce donc que ce grondement sourd Ce roulement de tambour Qui fait trembler les murs Et frissonner les maisons
Comment pourrais-je t'effacer De ma mémoire toi qui mourus La gorge tranchée Exsangue au milieu D'un champ de blé
Les heures les plus sombres En sortant de l'horloge Poussent des cris stridents Puis rebondissent en tombant Sur le plancher ciré La force d'arrêter le temps M'a toujours fait défaut
Assis à califourchon Sur le placet élimé de sa chaise L'homme du bout d'un crayon
Je viens m'asseoir dans le patio Sur le vieux banc moussu Recouvert de neige Par moitié Et j'observe les doigts De mes pieds dénudés Engourdis par le froid
Et s'il n'était pas encore né Ce Dieu auquel vous adressez Vos prières ferventes
Les âmes mortes de Gogol Descendent trois par trois Les marches qui mènent au sous-sol De l'hypermarché
Mes souvenirs dormaient Dans un panier d'osier Je les avais mêlés A des papiers froissés Des dentelles jaunies Une balance désaxée Un pot de chambre étoilé Qui n'a jamais servi