On nous a dit cent fois D'attendre patiemment Que la décrépitude
J'ai cru percevoir Dans la forêt profonde Des cris douloureux De fleurs odorantes De feuilles tremblantes Des champignons vénéneux
Sur les genoux De la fermière assis A ses caresses s’abandonnant Il ronronne Il ronronne C’est un fermier verni © Jacques Herman – 2007
Terrain vague est dépotoir D’idées arrêtées De désirs frustrés Réservoir de désillusions
Un rayon dissident Du soleil éclatant Sur le mur qui nous sépare M’invite à prendre part A son combat perdu d’avance
En descendant au ralenti Les mille trois cent douze marches Sans main courante Qui mènent en vos cryptes profondes Où tous les secrets du monde
Le poète a craché noir Sang coagulé Issu des veines altérées Des cheminées du laminoir
Je connais par cœur la carte du Tendre Les plus petits méandres de la rivière Oubli Les confluents du Ridicule Et les cavernes minuscules Qui débordent de trésors factices
Depuis hier eh bien j’existe Formellement La porte qui s’ouvre N’invite plus au précipice Et le sol est herbeux Où les vaches sont couchées