J’ai planté des oignons De tulipes autour De ta jolie maison
Je vous propose de douter De tout et de n’admettre Rien de ce qui paraît Assuré pour vrai
Une fleur de marronnier Vient de tomber Dans mon verre Et le vin d’Epesses En paraît ravi Il sourit
La solitude est un acide Une herbe amère qui se répand en soi Et brûle en s’y décomposant
Avec un peu d’imagination Deux brins d’herbe parfois Deviennent des armes blanches Pourfendons Boutonnons Bond en avant Bond en arrière C’est drôle de croiser le fer Avec du gazon
De l'encre bleue tomba Goutte à goutte de son front bombé En s'écrasant elle creusa Un petit trou dans le pavé
Enfant de la balle Pelote Fille du trottoir En longues bottes L’une rouge L’autre noire Paysan du Danube Etonné que la Seine
Jean Cayrol écrit Premier regard sur le camp C’est une autre planète Et je l’entends Ajouter encore S’étendre n’importe où Et avoir son agonie bien à soi Et j’ai cru qu’en ces mots Tout était dit
Je porte en moi Tant de lambeaux De jeunesse que Les cousant ensemble Je ferais sans effort Le grand tour du passé
Il tomba sur le quai Lorsqu’il sortit du train Il se mit à saigner Et soudain